L’alimentation du sportif est aujourd’hui reliée à la notion de performance. Ce phénomène peut conduire à manipuler la nutrition du sportif au point d'inciter celui-ci à s’alimenter de façon radicalement différente de celle conseillée par les instances de santé publique. Cela peut favoriser les croyances en l’existence de produits “miraculeux” et inciter les athlètes à consommer des compléments alimentaires.

 

Toutes les vitamines ont un rôle dans le développement et le fonctionnement de notre organisme.

Quel est le rôle de ces vitamines quand nous pratiquons du sport ? Faut-il en consommer davantage quand on pratique une activité physique ?

 

Les vitamines B1, B2, B3 et B6 ont un rôle direct sur notre corps lors d’un effort. Elles sont impliquées dans la libération d’énergie. Quant aux vitamines C et E, elles ont un rôle protecteur vis-à-vis des radicaux libres impliqués dans les lésions musculaires, elles vont donc protéger les muscles. Les vitamines restantes sont importantes mais elles vont avoir un rôle indirect lors d’un effort.
La vitamine D par exemple, contribue à l’absorption du calcium, ce dernier est impliqué dans la contraction musculaire.

De récentes données ont démontré que la majorité des sportifs avaient des besoins en vitamines identiques aux valeurs de références de l’ensemble de la population. Dans ce cas on peut considérer qu’ils ne représentent pas une population qu’il faut supplémenter de manière systématique.

Il existe cependant des cas particuliers notamment lors de la période hivernale. Les sportifs comme l’ensemble de la population ont tendance à avoir un déficit en vitamine D. La vitamine D se trouve en petite quantité dans l’alimentation. Le soleil est notre source principale pour permettre sa fabrication par notre organisme. C’est pourquoi il peut être intéressant d’avoir une supplémentation en vitamine D pour un sportif lors de la période hivernale. Le déficit en vitamine D a des conséquences en termes de santé, un risque augmenté de fractures de fatigue et probablement de blessures.

Précédemment, il a été expliqué que la vitamine B1 jouait un rôle dans la libération d’énergie. Logiquement on peut penser que consommer davantage d’aliments contenant de la vitamine B1 permettrait d’augmenter cette libération d’énergie.

Or, une étude de ​Dragana Skokovic-Sunjic ​et al. a montré que si on injectait trop de vitamine B1 en intraveineuse, il y aurait un risque au niveau cardiaque. Cependant, lors des études sur la supplémentation en vitamines, il est nécessaire de préciser que les scientifiques ont en général utilisé des quantités de vitamines bien au-dessus de la moyenne recommandée avant d’atteindre des effets indésirables.

Plusieurs études s’accordent sur le fait que la supplémentation en vitamines (à des valeurs supérieures aux recommandations nutritionnelles) n’améliore pas la performance sportive et ne permet pas d’augmenter les capacités physiques à l'entraînement.

Une alimentation diversifiée suffit à atteindre les recommandations en vitamines. Néanmoins, certains cas ou situations nécessitent une supplémentation pour le sportif. Il est préférable de se référer à un professionnel de santé.

 

 


Sources :

Guillemant, J., Allemandou, A., Cabrol, S., Pérès, G., & Guillemant, S. (1998). Statut vitaminique D de l’adolescent: variations saisonnières et effets d’une supplémentation hivernale par la vitamine D3. ​Archives de pédiatrie​, ​5(​ 11), 1211-1215.

Hausswirth, C., Caillaud, C., Lepers, R., & Brisswalter, J. (2006). Influence of vitamin supplementation on locomotion gross efficiency after an ultra-trail race.

Jellin JM, Batz F, Hitchens K, éds. Natural Medicines Comprehensive Database. 2000

Lafleur, M., Serra, J. M., Nguyen, S., Depiesse, F., & Edouard, P. (2016). Vitamine D et sports. ​Journal de

Traumatologie du sport​, ​33(​ 2), 110-113.
Manore, MM., et al.: Vitamine B6 and exercise. Int. J. Sports Nutr.,5: 1093,1990 Skokovic-Sunjic, Dragana. Les vitamines et le rôle de l’ATP. 2004.

Weight, L.M, et al.: Vitamin and mineral supplementation : effect on running performance of trained athletes. Am. J.Clin.Nutr., 47:192,1988.